Ce dimanche, Toulouse accueille, en marge de la première édition de ses Médiévales, le pas du tout officiel « championnat du monde mondial de Cul de chouette ». Sans défilé de volatiles, rassurez-vous. Car il s’agit d’un jeu de dés. Un genre de 421 des auberges, en plus compliqué, que les adeptes de Kaamelott auront reconnu puisque le tavernier, Perceval et Karadoc s’y adonnent de temps en temps dans des joutes fleuries.
Une série culte
« Quand on regarde la série, on rigole, mais on a l’impression que c’est du grand n’importe quoi. Détrompez-vous, le jeu se tient vraiment, il y a une logique », assure Philippe Léon. Le président de la Fédération des associations de commerçants et artisans de Toulouse, organisatrice de ce premier festival historique, s’est laissé convaincre de cette farce ludique, ouverte à tous, par les médiévistes qui participent à l’élaboration des reconstitutions. Car il existe des exégètes du Cul de chouette, qui ont couché les règles officielles de ce grand n’importe quoi sur le vélin et se livrent à des parties endiablées. Sans compter les tutos en ligne. Pas du tout superflus, vu le nombre de combinaisons qui rapportent des points et le mode de calcul.
Les règles du jeu
Du coup, là, on ne vous donne que les bases (et on vous joint l’intégralité des règles). Le Cul de chouette se joue avec trois dés et le vainqueur est celui qui atteint les 343 points. On lance d’abord les deux premiers, puis un troisième. Une chouette, c’est deux dés identiques. Elle rapporte « le carré de sa valeur ». Deux 4 rapportent donc 16 points. Jusqu’ici tout va bien. Un cul de chouette, c’est trois dés identiques. Il rapporte un max de points : 10 fois la valeur d’un dé, à quoi s’ajoutent 40 points. Un cul de chouette de 3 donne donc 70 points [(10X3) + 40]. Place aux variantes. Si on n’a qu’une chouette, on peut choisir de « siroter », c’est-à-dire de relancer son 3e dé pour forcer le destin et obtenir un cul de chouette, au risque de perdre les points de la paire déjà en piste. Et là, les autres joueurs peuvent parier. Ils crient « mouette » s’ils pensent qu’un 4 va sortir, et d’autres noms d’oiseaux pour les autres valeurs. Et ça, c’est quand ils ne hurlent pas « Pas mou, le caillou », en frappant dans leurs mains, on vous laisse découvrir dans quelle configuration. Autant dire qu’il ne faut pas avoir joué au Kinito ou avoir éclusé du houblon médiéval fermenté avant le tournoi.
La fleur en bouquet fâne… et jamais ne renait !… #LeRoiBurgonde #kaamelott #citationDuJour pic.twitter.com/pf86AnlzJa
— citation kaamelott (@kaamelott_today) February 18, 2018
Mais il ne faut pas s’affoler, personne ne saura vraiment jouer, tranquillise Philippe Léon. Conscient du degré de difficulté, voire d’absurdité, il a recruté des joueurs chevronnés des bars à jeux toulousains en guise d’arbitres « Et dès vendredi, tout le monde pourra s’entraîner sous une grande tente », annonce-t-il. Avec des dés en bois pour rester dans le thème.